jeudi 9 octobre 2014
Retournement de situation
Dès la maternelle on peut apprécier que les
histoires contiennent des surprises, quelques nouveautés qui donneront l’occasion d’en discuter avec des
élèves en voie de devenir lecteurs …
On verra demain. Ce très bel album de Michaël Escoffier et Kris di
Giacomo met en scène un champion de la procrastination : Paco, le
paresseux accroché à son arbre de toutes ses longues griffes. Paco décline
toutes les façons de dormir sur une branche pendant que le monde s’agite autour
de lui : non seulement il ignore totalement les injonctions d’aller jouer
ou de se marier mais en plus il ne bouge pas lorsque les castors détruisent la
forêt autour de lui. Ce n’est que bien tard, quand ils s’en prennent à son
arbre, qu’il réagit enfin. « Sans son arbre, il mourrait, c’est sûr.
Il lui faudrait dénicher chaque jour de quoi manger, trouver chaque soir un
nouvel endroit où s’abriter, autant de choses qu’il avait réussi à éviter au
cours de ces longues années. »
Paco s’anime, interpelle les bûcherons, il les
envoûte en leur racontant combien cet arbre est magique : il contient tout
un monde d’insectes et d’amphibiens extraordinaires, des oiseaux fabuleux, des
lézards capables de marcher sur l’eau…Captivés, les castors cessent de
cisailler et en redemandent. C’est alors que Paco retourne se coucher.
En classe cet album donne
l’occasion de parler d’environnement, de reformuler l’histoire et de discuter
des fins possibles de l’histoire. De la section de moyens au CE1, Kaléidoscope,
13€
La fête de Billy. Revoilà Billy le hamster qui va fêter son anniversaire,
au programme: fête costumée, il n’y a plus qu’à lancer les invitations. Bien
sûr, Jean-Claude le ver de terre est le premier invité, avec son nouveau petit
frère Didier. Billy fait le tour des amis avec Jean-Claude et ils perdent le
bébé en route. Panique, ils finissent par le retrouver chez l’inquiétant vautour
et on se dit que ça va mal finir. Finalement la fête a lieu, tout
le monde est là, même quelqu’un qui s’est déguisé en fantôme et que personne ne
reconnaît. ..
Une histoire parsemée de traits
d’humour adaptés aux enfants et une
devinette à élucider ensemble : qui peut être ce gentil fantôme qui
s’occupe du bébé ver de terre ? En discutant avec les élèves on passera un
bon moment autour de la compréhension de texte. De la section de moyens (bien que
ce soit un peu long en début d’année) au CE1. Catarina Valckx , l’école des
loisirs, 12,70€
C’est Papy qui choisit. Le petit narrateur décrit ses mercredis
avec son grand-père : toujours la même chose, Papy lui demande de choisir
entre des activités ou des plats qui ne lui plaisent pas. On sent que c’est
plutôt barbant…Alors il décide de prendre le taureau par les cornes :
« A partir de maintenant, c’est toi qui choisis, Papy ! ». Les
voilà donc devant la télévision, il y a foot, ça promet. Mais voilà Papy qui
s’anime et se souvient : « Quand j’avais ton âge…Et si on allait
jouer au foot ? ». Finalement le mercredi se passe de mieux en mieux,
ils font plein de nouvelles choses et la chute indique combien le petit garçon
a adoré ce temps partagé. En plus d’une bonne technique de manipulation,
l’histoire donne l’occasion de discuter pour préciser les points de vue de
chacun, de la section de grands au CE1. Les dessins sont merveilleux de tendresse, Jean Leroy et Jean-Luc
Englebert, Pastel, 10,50€.
Ce n’est PAS une bonne idée. Mo Willems revient avec un album à la
manière des films muets : personnages hyper-expressifs, cartons noirs
encadrés de blanc pour les dialogues,
avec en plus une série de poussins-narrateurs très amusants qui
reviennent ponctuer le déroulement de l’histoire. Il s’agit d’un renard qui
invite une oie à dîner, elle accepte avec enthousiasme malgré la mise en garde
du chœur des poussins : Ce n’est PAS une bonne idée. Finalement, ce qui
semblait à craindre n’arrive pas, bien au contraire puisque le renard finit à
la casserole. Le texte court et structuré présente un intérêt certain pour un
usage à l’école maternelle : répétition d’une forme négative complète en
ritournelle, registre soutenu. On aura de bons moments avec les enfants et ils
devraient s’emparer du texte avec bénéfice.
Dès la section de petits, Kaléidoscope, 13 €
Libellés :
coups de théâtre,
fins inattendues,
surprises
mardi 7 octobre 2014
GRANDIR !
Les enfants sont devenus plus grands en changeant de classe, c’est l’effet magique de la rentrée.
De plus en plus haut. A ce propos un très bel album nous donne des
repères entre la taille d’un enfant de dix ans et celle d’une girafe, celle d’une
statue de l’île de Pâques et celle de l’Obélisque de Louxor…Au fil des
illustrations simples et détourées on visite le monde entier et son ordre de
grandeur : la statue du christ rédempteur à Rio de Janeiro moins haute qu’un
baobab de Madagascar, les Supertrees de Singapour, la fusée Ariane, la tour de
Pise à 56 mètres malgré son penchant, le phare de l’île Vierge à 82,50 mètres.
On grimpe vers la statue de la Liberté, Notre Dame, Big Ben en passant par le
minaret de la mosquée Hassan II et la tour Chrysler. Pylône géant, éolienne
formidable, tour de 160 étages…pour arriver au point le plus haut, les 8848
mètres de l’Everest pas encore dépassés. Après avoir feuilleté l’album long et
stylé pour la beauté des illustrations, on trouvera les informations concernant
chaque édifice sur une double page. Une réussite et une piste pour d’interroger
sur les mesures de l’école et de son environnement. Justine de Lagausie et Mikhail Mitmalka, De La
Martinière jeunesse, 12,90€ (à partir du CE1)
Gérard le bousier. Grandir c’est aussi traverser des épreuves et en
sortir changé. C’est le cas de Gérard qui a trouvé une étrange boule, dure et bosselée. Il la roule derrière lui
pour réussir la mission qu’il s’est donnée : trouver les parents de cet œuf.
Il part à la rencontre de l’autruche qui ne reconnaît pas sa progéniture (trop
petit !), du coucou qui l’oriente vers d’autres ovipares que les oiseaux,
de la grenouille qui ne pond pas du tout comme ça, des serpents dont on se
méfie quand même un peu. Finalement il découvrira des parents indignes armés de
cannes et occupés à frapper d’autres œufs blancs et sphériques. S’il n’est pas
connaisseur en golf, Gérard est néanmoins un très gentil personnage, il choisit
de garder son « œuf » près de lui et de s’en occuper. C’est beau
(Andrée Prigent signe les illustrations), c’est tendre et drôle avec de vraies
informations sur les animaux. Fred Paronuzzi et Andrée Prigent, , Kaleidoscope 13€, à partir de la section de moyens.
Le zoo
derrière la porte. En devenant grand on accède à des mondes cachés, des
aventures secrètes. C’est le cas de Sylvie qui découvre une porte dans le mur
de sa chambre, derrière cette porte un couloir, une autre porte et un zoo
secret où toutes sortes d’animaux attendent sa visite. Pour Sylvie commence
alors une double vie : chaque nuit elle va chercher quelques animaux qu’elle
ramène avec elle pour partager son bain et son lit (ou sa descente de lit s’ils
sont trop lourds). Chaque matin elle ramène les animaux au zoo et ferme les
portes, jusqu’au jour où elle se réveille en retard et oublie de fermer la
porte secrète…Une belle histoire à propos de vie intérieure qui plaira aux
élèves rêveurs, ceux qui ont du mal à se reconnaître dans les aventures trop
réalistes. John Burningham, Kaleidoscope, 14€, à partir de la section de
grands.
Le grand bateau de Grand Ours. Grand Ours est devenu trop grand
pour son petit bateau, il doit en construire un autre. Le même que son petit
bateau en plus grand. Il travaille dur, son bateau est prêt : exactement
comme il le rêvait. C’est alors le défilé des amis et voisins et la litanie des
conseils : pour le castor il faudrait un mât, pour la loutre il manque un pont, pour le
héron une cabine serait bienvenue…Grand Ours écoute chacun et transforme petit
à petit son bateau qui finit par ne ressembler à rien, en tout cas pas à ce qu’il
voulait, il n’est pas satisfait. Alors il démonte tous les ajouts jusqu’à ce qu’il
retrouve le bateau du début, celui qui lui plaît à lui, grandir c’est aussi affirmer ses choix. Un album délicieux, un régal de regarder Grand Ours dériver au fil
de l’eau dans sa barque. Eve Bunting et Nancy Carpenter, Pastel, 10,50€
vendredi 11 juillet 2014
Lire à plage...ou ailleurs!
Choisis ton masque ! , un livre avec deux trous pour les yeux
de Mitsumasa Anno : le monsieur à lunettes, l’ours gris, le lapin, le
chien, le guépard, le renard…En tout treize beaux masques derrière lesquels se
cacher pour parler et faire parler.
Tout en simplicité et en beauté, pour les petits à partir de deux ans et demi. L’école des loisirs 11,50€
Tout en simplicité et en beauté, pour les petits à partir de deux ans et demi. L’école des loisirs 11,50€
Bloub bloub bloub, un livre cartonné à regarder verticalement pour
une histoire de plage tendre et loufoque. Tout commence banalement, mais petit à petit les personnages forment un pyramide qui finit dans une douce folie.
A choisir pour les animaux, la fin rassurante et la douceur des couleurs, un livre adapté à la section de petits. Yuichi Kasano, l’école des loisirs 8,70€
A choisir pour les animaux, la fin rassurante et la douceur des couleurs, un livre adapté à la section de petits. Yuichi Kasano, l’école des loisirs 8,70€
Moi pas, moi aussi, encore un petit livre cartonné, compact et
solide, à propos des ressemblances et différences. Le regretté Mario Ramos
nous invite à observer une série d’animaux (le chien, l’éléphant, le
mouton et le singe) pour comparer leurs mœurs avec celles du jeune lecteur
humain. On conclura avec le singe dont on n’est pas si différent et on
utilisera une langue simple et structurée facilement reprise par les petits.
Pour les petites sections fanas d'animaux et parce que Mario Ramos nous manque, Moi pas, moi aussi, Pastel l’école des loisirs, 11,00€
Pour les petites sections fanas d'animaux et parce que Mario Ramos nous manque, Moi pas, moi aussi, Pastel l’école des loisirs, 11,00€
Une place au soleil, l’histoire d’une souris râleuse qui fait la
sieste sur la plage et finit par se retrouver à l’ombre à cause de son gros
voisin, l’hippopotame. ..Mais elle n’est pas au bout de ses peines car à la
plage, comme dans la classe, on est toujours gêné par quelqu’un. Elle finit par
dénicher une île déserte, trop déserte, où elle sera heureuse de voir arriver
tous ses anciens voisins. Finalement on n’est pas bien sans les
autres, même si ils nous agacent parfois.
Un album graphique aux couleurs gaies, bienvenu pour discuter de la vie en société à l’école maternelle. Une place au soleil, Jean Leroy et Sylvain Diez, Kaléidoscope, 12€
Un album graphique aux couleurs gaies, bienvenu pour discuter de la vie en société à l’école maternelle. Une place au soleil, Jean Leroy et Sylvain Diez, Kaléidoscope, 12€
1914 Guillaume Apolinaire s’en va-t-en guerre, d’Yves Pinguilly, un
coup de cœur.
En marge de tous les ouvrages publiés cette année pour le centenaire de la Grande Guerre, cette anthologie propose un choix de poèmes extraits de Calligrammes, Poèmes à Lou et lettres à Madeleine. Les calligrammes sont présentés de deux façons, platement et mis en forme, ce qui permet de mettre en valeur l’importance de la typographie. La difficulté des textes me semble organisée de manière croissante ce qui en fait une ressource de classe très intéressante. Un texte préalable resitue l’œuvre d’Apolinaire dans l’histoire des lettres et l’Histoire tout court. Pour les CM, chez Oskar éditeur, 9,95€
En marge de tous les ouvrages publiés cette année pour le centenaire de la Grande Guerre, cette anthologie propose un choix de poèmes extraits de Calligrammes, Poèmes à Lou et lettres à Madeleine. Les calligrammes sont présentés de deux façons, platement et mis en forme, ce qui permet de mettre en valeur l’importance de la typographie. La difficulté des textes me semble organisée de manière croissante ce qui en fait une ressource de classe très intéressante. Un texte préalable resitue l’œuvre d’Apolinaire dans l’histoire des lettres et l’Histoire tout court. Pour les CM, chez Oskar éditeur, 9,95€
jeudi 24 avril 2014
L’Humour à l’école maternelle ?
Pas facile l’humour avec les plus petits, certains albums adressent de lourds clins d’œil aux parents-acheteurs dans des registres pas vraiment accessibles aux enfants ou réfèrent à des sujets à la mode chez les adultes et vite obsolètes…Trois albums qui me semblent éviter ces écueils :
La grosse bête, de Pénélope Jossen, entre l’extinction des
dinosaures et le mythe de David contre Goliath. Nous avons donc une grosse bête
féroce et une toute petite bête pas féroce du tout. La grosse bête ressemble
beaucoup à un tyrannosaure et la petite à un lézard. La grosse bête est la plus
forte, forcément, alors la petite se fâche et la mord avec ses petites dents. Furieuse,
la grosse bête s’apprête à la croquer, elle est déjà entre les terribles
mâchoires…quand une énorme boule de feu tombe du ciel et grille tout ce qui n’est
pas capable de se cacher dans un petit trou, les énormes dinosaures par
exemple. « Quand il n’y eut plus rien à brûler, le feu s’éteignit et la
petite bête sortit de sa cachette… ». Petit format carré, traits noirs à l’encre
et taches orange comme seule couleur (au
moment de la boule de feu), cet album dépouillé est à la fois drôle et
rassurant pour les petits : on aimera se débarrasser de cet affreux
monstre et revenir sur cette histoire
qui finit si bien. Pour les petites et toutes petites sections, Pénélope
Jossen, La grosse bête, l’école des
loisirs, 8,20€
A la maison il y a des règles !
Un album qui décline les travers et les agacements de la vie quotidienne en
famille, un humour qui s’adresse à tous : parents et enfants. On commence
doucement avec le bonjour du matin, on accélère avec le changement du linge et
la maison finit en champ de bataille entre éléphants, inondations, monceaux de
livres et trapèze sur les lustres. On sort aussi, en ville, histoire de
rappeler les règles pour traverser la rue où ne JAMAIS parler à quelqu’un qu’on
ne connaît pas (même si il a perdu son très gentil chien qui s’appelle Kiki).
Un album qui concerne plutôt la vie de la maison mais peut se partager en
classe histoire de rire ensemble de certaines illustrations « Au pied de
la lettre ». A la maison il y a des
règles, Laurence Salaün et Gilles Rapaport, Seuil jeunesse, 13,90€. De la
moyenne section au CE1.
Rikiki terrible pirate des mers, un grand album illustré de
Marianne Barcilon. Sur l’île de Barbuda, Rikita Fleur de Java et Cap’tain
Grabuge viennent d’avoir un bébé, Ricky, descendant des plus illustres familles
de pirates des mers du Sud. Il a deux caractéristiques communes à beaucoup de
petits frères, Ricky, une voix terrifiante quand il braille et une taille
minuscule. On pourra ajouter le caractère intraitable: pas question de rester
avec mamie Bouillabaisse, Ricky veut
écumer les mers sur le bateau de son papa. Il intègre donc l’équipage du
Poustwadla au milieu des pirates tatoués et musclés, affligés de voir embarquer
une telle demi-portion. Mais Ricky va faire la preuve qu’on a toujours besoin de
plus petit que soi au cours d’aventures pleines de drôlerie. Les illustrations
sont amusantes, le vocabulaire choisi et enrichissant pour les élèves. Rikiki terrible pirate des mers,
Marianne Barcilon, kaléidoscope, 13€. De la moyenne section au CE1
mardi 22 avril 2014
Trois albums pour un parcours rêveur…
Rosalie et l’arbre au rocher. Rosalie passe l’après-midi chez sa
grand-mère, elle retrouve ses jouets préférés : les petits chevaux, l’ours
et le poupon baigneur. Rien de plus banal, pourtant l’aventure tourne au rêve éveillé,
les chevaux galopent crinière au vent, l’ours et le poupon prennent vie, un
homme-grenouille coiffé d’un chapeau sort de la mare, une sorcière traque la
petite troupe sous les formes les plus effrayantes…Emilie Séron restitue les
univers de l’enfance, le monde dilaté de l’imagination, la vie des éléments
quand ils deviennent magiques. Après la peur vient la douceur : la
grand-mère, la tarte aux myrtilles et les câlins…C’est rassurant sans être
mièvre, empreint d’une tendre étrangeté et loin des clichés habituels. Pour tous les niveaux de la maternelle : Rosalie et l’arbre au rocher, Emilie
Seron, Pastel l’école des loisirs, 13.00€
Quand je serai un animal. Pourquoi vouloir devenir pompier ou
maîtresse d’école plus tard? On peut aussi devenir un animal quand on rêve, et pourquoi
pas ? Pourquoi ne pas devenir hibou pour chasser les cauchemars qui
traînent, cheval pour rencontrer des princesses abandonnées, souris pour se
glisser dans le lit des parents, flamant rose et championne de marelle ?
La finesse des dessins d’Aurélia Alcaïs, ses personnages aux yeux étranges, son
univers blanc et pastel ouvrent un rideau de voile derrière lequel on peut
rêver sans limite…
Pour tous les âges de la
maternelle, à mettre en lien avec le fameux Il ne faut pas habiller les animaux
pour retrouver un porc-épic inattendu, Quand je serai un animal, Aurélia
Alcaïs, Seuil jeunesse, 15.00€
Si tu
veux voir une baleine, merveilleux album et coup de cœur énorme. L’histoire
commence devant un cadre vide qui se peuple et grandit à mesure que l’on tourne
les pages : c’est la recette pour voir une baleine, il faut une fenêtre,
un océan et du temps pour attendre. Il faut regarder sans fléchir, le fauteuil
devient barque, attention aux pièges du sommeil qui pique les yeux. Il faut
oublier la douceur des roses qui veulent tant être admirées et chercher plus
loin comme le Petit Prince, sans se laisser distraire. Dans ce livre, on suit
un garçon et son chien à travers des paysages à hauteur d’enfant, parmi des
peuples minuscules, sous des ciels habités de nuages fantasmagoriques. Et finalement
on la voit, la baleine, elle nous surprend sur une double page magistrale.
Entre deux eaux, immense et silencieuse, à toucher le petit héros qui scrute l’horizon
sans la voir. Alors, elle sort son
immense nez couvert de bosses devant la barque légère où l’enfant le chien et
un petit oiseau lui font face.
On pense à Maurice Sendak et son usage
de la page pour traverser le rêve, à Saint-Exupéry, à Iela Mari pour ses herbes
habitées…Mais on se laisse surtout porter par le charme de cet album si complet.
Difficile de préconiser un âge, cet ouvrage convient à la maternelle mais sa
poésie et son récit d’une quête proche et lointaine peuvent enrichir des élèves
de tous âges. Si tu veux voir une
baleine, Julie Fogliano, illustrations d’Erin e. Stead (http://youtu.be/3TuHyU-onkc) Kaléidoscope
12€
lundi 10 mars 2014
Exposition à la New York Public Library
Comment est-on passé de l'interdiction des bibliothèques aux chiens et aux enfants à la création de départements jeunesse extraordinaires? Comment certains spectacles sont-ils devenus des livres d'images? Un livre pour enfant doit-il être édifiant? (On y revient...)
Ces questions et beaucoup d'autres sont posées à la New York Public Library sur la cinquième avenue, petit partage...
Ces questions et beaucoup d'autres sont posées à la New York Public Library sur la cinquième avenue, petit partage...
Libellés :
Du livre d'images à l'album jeunesse
mardi 4 mars 2014
La vie des murs
Les murs de la classe sont un
livre ouvert, toujours trop foisonnant et désordonné : on aimerait y
afficher la masse débordante des programmes de peur d’oublier quelque chose…Pourtant
quoi de plus propice à l’imagination qu’un mur clair et dégagé, fenêtre ouverte pour l'imagination ?
Dans Louna et la chambre bleue, les auteures nous ouvrent leur fenêtre.
Louna parle peu, elle observe tout : les oiseaux dans le vent, le soleil
sur le sable de la plage qu’elle longe à vélo. Elle ne s’ennuie jamais, elle
passe les récréations sur un banc : seule et heureuse. A l’école on s’inquiète,
on s’affole, les maîtresses en parlent, tous le monde est en émoi. Quelqu’un
sait qu’il n’y a aucune raison de se faire du souci, c’est sa grand-mère qui
habite une jolie maison fleurie. L’après-midi Louna et Grand-Mère montent dans
la chambre bleue pour une petite sieste. Pendant que la vieille dame s’assoupit,
la petite fille entre dans la tapisserie : une toile de Delft où les drapeaux claquent dans le vent, les
bateaux manoeuvrent de toutes leurs voiles et déchargent leurs cargaisons sous
des tours en ruines. Quelqu’un attend Louna sur le quai, c’est Chien rouge qu’elle
retrouve chaque fois avec bonheur…
Un album délicieux, dès la
section de moyens pour le raconter et jusqu’au CM2 comme inspiration d’écriture :
et si, nous aussi, nous racontions le monde des murs ?
Louna
et la chambre bleue, Magdalena Guirao Jullien et Christine Davenier,
Kaleidoscope 13€
Encore un qui a rêvé au fil du
papier peint : Thierry Dedieu illustre le Chaperon Rouge de
Charles Perrault à travers les motifs d’une toile de Jouy. Le texte initial restitué
dans sa forme d’origine tandis que les personnages traversent les bosquets, les
sentiers et entrent dans la maison de la grand-mère. Paysages familiers visités
durant les siestes de notre enfance au fil de nos rêveries. Quelle émotion de
pousser la porte de cette maisonnette obstinément fermée, de reconnaître la
barrière franchie d’un bond par le loup, les petits oiseaux semés le long des
murs, les branches tordues des vieux arbres… La version de Perrault dans sa
simple cruauté, pourtant moins terrifiante que les versions contées qui l’ont
précédée. A partir du CP, un ouvrage qui permet de confronter les versions d’un
même conte et d’en débattre avec les élèves. La reliure toile et rouge de l’ouvrage
est bienvenue, belle et inhabituelle.
Le Petit Chaperon rouge, Perrault et Dedieu, Seuil Jeunesse 14€
Pas de toiles sur les murs de
Salah el Mur, mais le soleil au-dessus de la vie des hommes pour chaque moment
partagé. Sous le soleil la paix, la
fête, les rêves qui font revivre ceux qu’on aime…Mais sous le soleil aussi la
tristesse pour le grand-père victime des crocodiles, le bonheur du jeu entre
frère et sœur, le bonheur d’un travail aimé. Sans oublier ce qu’on ne comprend
pas et qui fait peur. Ecrit en français et en arabe, un album pour donner des
couleurs aux sentiments et tenter de les partager.
Les montages brillants des
illustrations invitent à créer ses propres univers à partir de petits
éléments personnels ; les trois dernières doubles pages proposent au
lecteur d'écrire et d'illustrer ce que lui évoquent le soleil, la lune et les
nuages. Sous le soleil, Salah El
Mur, cycles 2 et 3, Syros, 13,80€
Et pour finir une question
existentielle, une question qu’on ne se pose même pas quand on commence à aller
en classe, une question dont on sait bien que la réponse est oui en petite
section : Est-ce que la maîtresse dort à l’école ?
Petit à petit, on se dit que peut-être, il est
possible que la maîtresse ne dorme pas à l’école. Ce serait pourtant drôlement
bien ! Carole Fives et Anne Isabelle Le Touzé nous expliquent la vie
nocturne de l’école : D’abord la maîtresse dort sous son bureau,
tranquillement, comme toutes les maîtresses (sauf celles qui dorment dans les
placards). Vers minuit elle se réveille et c’est la fête : elle va
rejoindre tous ses collègues et ils s’amusent comme des fous. C’est drôle,
tendrement illustré, ça donne des pistes pour discuter de la vie de l’école et
des personnes qui y travaillent. Et ça explique pourquoi les maîtresses sont
parfois si fatiguées le matin !
A partir de la section de moyens,
Est-ce que la maîtresse dort à l’école ?,
Carole Fives et Anne-Isabelle Le Touzé, Pastel l’école des loisirs, 13€
mercredi 5 février 2014
Iela Mari s'est envolée
Depuis les années soixante, Iela Mari dessinait pour les enfants des formes pures et fines. Elle aimait les histoires sans fin qui ressemblent à la vie, la magie des cycles, la grâce des animaux et des plantes. Ses albums aux couleurs lumineuses, bienvenus pour éveiller les petits au monde des formes changeantes, ont accompagné mes premières années d'enseignement: L'arbre le loir et les oiseaux, L'œuf et la poule, La pomme et le papillon, La petite bulle rouge...qui s'envole sur ce lien:
http://vimeo.com/12772228El">http://vimeo.com/12772228">El globito rojo - Un cuento de Iela Mari
from Guillermo">http://vimeo.com/damepistachos">Guillermo Vázquez on Vimeo.https://vimeo.com">Vimeo.>
L'excellent Blog Lu-cie and co à propos de Iela Mari: http://lu-cieandco.blogspot.be/2014/02/la-pprend-avec-tristesse-la-mort-diela.html
Inscription à :
Articles (Atom)