lundi 10 mars 2014

Exposition à la New York Public Library

Comment est-on passé de l'interdiction des bibliothèques aux chiens et aux enfants à la création de départements jeunesse extraordinaires? Comment certains spectacles sont-ils devenus des livres d'images? Un livre pour enfant doit-il être édifiant? (On y revient...)

Ces questions et beaucoup d'autres sont posées à la New York Public Library sur la cinquième avenue, petit partage...




 












 










mardi 4 mars 2014

La vie des murs


Les murs de la classe sont un livre ouvert, toujours trop foisonnant et désordonné : on aimerait y afficher la masse débordante des programmes de peur d’oublier quelque chose…Pourtant quoi de plus propice à l’imagination qu’un mur clair et dégagé,  fenêtre ouverte pour l'imagination ?

Dans Louna et la chambre bleue, les auteures nous ouvrent leur fenêtre. Louna parle peu, elle observe tout : les oiseaux dans le vent, le soleil sur le sable de la plage qu’elle longe à vélo. Elle ne s’ennuie jamais, elle passe les récréations sur un banc : seule et heureuse. A l’école on s’inquiète, on s’affole, les maîtresses en parlent, tous le monde est en émoi. Quelqu’un sait qu’il n’y a aucune raison de se faire du souci, c’est sa grand-mère qui habite une jolie maison fleurie. L’après-midi Louna et Grand-Mère montent dans la chambre bleue pour une petite sieste. Pendant que la vieille dame s’assoupit, la petite fille entre dans la tapisserie : une toile de Delft  où les drapeaux claquent dans le vent, les bateaux manoeuvrent de toutes leurs voiles et déchargent leurs cargaisons sous des tours en ruines. Quelqu’un attend Louna sur le quai, c’est Chien rouge qu’elle retrouve chaque fois avec bonheur…

Un album délicieux, dès la section de moyens pour le raconter et jusqu’au CM2 comme inspiration d’écriture : et si, nous aussi, nous racontions le monde des murs ?

 Louna et la chambre bleue, Magdalena Guirao Jullien et Christine Davenier, Kaleidoscope 13€
 
 

 

Encore un qui a rêvé au fil du papier peint : Thierry Dedieu illustre le  Chaperon Rouge de Charles Perrault à travers les motifs d’une toile de Jouy. Le texte initial restitué dans sa forme d’origine tandis que les personnages traversent les bosquets, les sentiers et entrent dans la maison de la grand-mère. Paysages familiers visités durant les siestes de notre enfance au fil de nos rêveries. Quelle émotion de pousser la porte de cette maisonnette obstinément fermée, de reconnaître la barrière franchie d’un bond par le loup, les petits oiseaux semés le long des murs, les branches tordues des vieux arbres… La version de Perrault dans sa simple cruauté, pourtant moins terrifiante que les versions contées qui l’ont précédée. A partir du CP, un ouvrage qui permet de confronter les versions d’un même conte et d’en débattre avec les élèves. La reliure toile et rouge de l’ouvrage est bienvenue, belle et inhabituelle.
Le Petit Chaperon rouge, Perrault et Dedieu, Seuil Jeunesse 14€

 

Pas de toiles sur les murs de Salah el Mur, mais le soleil au-dessus de la vie des hommes pour chaque moment partagé. Sous le soleil la paix, la fête, les rêves qui font revivre ceux qu’on aime…Mais sous le soleil aussi la tristesse pour le grand-père victime des crocodiles, le bonheur du jeu entre frère et sœur, le bonheur d’un travail aimé. Sans oublier ce qu’on ne comprend pas et qui fait peur. Ecrit en français et en arabe, un album pour donner des couleurs aux sentiments et tenter de les partager.
Les montages brillants des illustrations invitent à créer ses propres univers à partir de petits éléments personnels ; les trois dernières doubles pages proposent au lecteur d'écrire et d'illustrer ce que lui évoquent le soleil, la lune et les nuages. Sous le soleil, Salah El Mur, cycles 2 et 3, Syros, 13,80€

 
Et pour finir une question existentielle, une question qu’on ne se pose même pas quand on commence à aller en classe, une question dont on sait bien que la réponse est oui en petite section : Est-ce que la maîtresse dort à l’école ?

 Petit à petit, on se dit que peut-être, il est possible que la maîtresse ne dorme pas à l’école. Ce serait pourtant drôlement bien ! Carole Fives et Anne Isabelle Le Touzé nous expliquent la vie nocturne de l’école : D’abord la maîtresse dort sous son bureau, tranquillement, comme toutes les maîtresses (sauf celles qui dorment dans les placards). Vers minuit elle se réveille et c’est la fête : elle va rejoindre tous ses collègues et ils s’amusent comme des fous. C’est drôle, tendrement illustré, ça donne des pistes pour discuter de la vie de l’école et des personnes qui y travaillent. Et ça explique pourquoi les maîtresses sont parfois si fatiguées le matin !

A partir de la section de moyens, Est-ce que la maîtresse dort à l’école ?, Carole Fives et Anne-Isabelle Le Touzé, Pastel l’école des loisirs, 13€