vendredi 13 janvier 2012

Bonne année monstres et dragons



Il dit qu'il t'aime mais il te veut du mal
. Mô-Namour de Claude Ponti. Isée part en vacances avec ses parents et Toradamour, une sorte d'ami pelucheux. La voiture rencontre violemment un arbre Borderoutt, une espèce particulièrement dangereuse lors des migrations saisonnières. Voilà donc Toramour et Isée embrouillaminés, entourés d'étoiles tournantes, tandis que les parents montent lentement au ciel. Isée se relève,suivie par Toramour et sa tête arrachée, elle traîne les restes de l'automobile vers d'autres contrées. Elle finit par rencontrer Torlémo, un être énorme, poilu, joueur et gourmand, qui l'embarque comme pâtissière et partenaire de jeu. Torlémo semble bien brave, il adore le foute, c'est dire. Il use de la petite Isée pour des jeux plus violents les uns que les autres où elle devient ce qui prend (le ballon, la balle, le volant)et quand il a bien joué il réclame un gâteau qu'elle s'empresse de cuisiner. Plus il est violent, plus Isée fabrique de gros gâteaux, elle finit par se diviser pour supporter la douleur: une Isée qui se fait massacrer et l'autre qui regarde. C'est celle-ci qui verra tomber une étoile de sa douleur, l'étoile lui délivre le message salvateur: "Hiltedi Kiltème mézilteveudumal". Isée se révolte et pulvérise le gros fouteux:"Je te chasse d'eau, je te poubelle, je te hais, je te couche-culotte pleine...", il se squelettise et elle schoote son tibia en guise de conclusion. Ouf! Elle poursuit son voyage avec Tadoramour qui a remis sa tête en place et l'étoile, ça continue, toujours aussi bien. On apprend qu'un monstre dégoûtant peut devenir une porte ouvrante et souriante (quelle bonne nouvelle!), on croise pas mal d'êtres Pontiesques et on finit par voir retomber du ciel les parents d'Isée. C'est épatant, et bienvenu pour parler de la violence (l'école des loisirs 18,50€)



Une fois encore, Emily Gravett, cette fois encore Emily Gravett a mis le feu à un de ses albums, ça devient une manie. Celui-ci a un gros trou brûlé en quatrième de couverture, on y aperçoit l'oeil du petit dragon...C'est donc l'histoire d'un petit dragon à qui sa maman lit une histoire tous les soirs, et lui, à la fin de la page, il en veut ENCORE.Sa maman fatigue un peu mais accepte encore une page, une de plus...Mais il réclame plus fort encore qu'elle continue jusqu'à ce qu'elle tombe de fatigue tandis que les lettres glissent de la page et que les héros s'assoupissent...Seulement, le petit dragon il en veut encore et encore...Il rougit, il piétine sa mère endormie, il hurle...et finit par lâcher une langue de feu qui calcine l'album. C'est pour ça, le trou du début ...Une très amusante pirouette qui nous fait toucher du doigt les effets de l'histoire, de la section de moyens au cycle 3 pour des usages différents: le dispositif du trou dans la page peut être un bon point de départ pour inventer des histoires en classe!(Kaléidoscope 15€)



Bientôt le nouvel an chinois (23 janvier 2012), avec cet album de Guillaume Olive et He Zhihong on apprendra l'histoire du dragon qui surgissait des flots la dernière nuit de la douzième lune pour tout anéantir sur son passage. On apprendra quel stratagème permit d'effrayer le dragon, et pourquoi le nouvel an chinois voit fleurir banderoles rouges et lampions, pourquoi tant de pétards et pourquoi les magnifiques dragons de papier dont la danse fait rêver. Je suis une inconditionnelle de l'illustratrice He Zhihong, ce bel album mérite sa place dans une classe où le traitement des paysages peut constituer une mine d'idée pour les arts visuels (Seuil jeunesse 14 €)




Le roi Jules et les dragons
, de Peter Bently et Helen Oxenbury. Si vous avez aimé la Chasse à l'ours, revoilà les auteurs partis à la chasse au dragon avec trois tout-petits: Jules, Léo et Gaspard. Jules est le roi, je lui donne quatre ans à tout casser, Gaspard est en grenouillère avec une tétine dans la bouche. Ils construisent une cabane et défient les dragons de la nuit tombante. Deux géants en forme de parents viennent arracher Gaspard et Léo à l'aventure et le roi Jules reste seul avec son épée de bois et sa lampe torche dans la cabane encerclée par la pénombre et les ombres menaçantes...C'est délicieux et ça pourrait régaler les enfants dès la deuxième année de section de petits, les illustrations d'Helen Oxenbury sont aussi craquantes que dans la Chasse à l'ours (l'école des loisirs 14,50€)

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