lundi 12 avril 2010

Ecrire sur la littérature...

appel à contribution

Le livre dans le livre :
représentations, figurations, significations


La figure de l'écrivain dans la fiction a fait l'objet de plusieurs études dans les der-nières décennies. Toutes posent à leur manière la question soulevée par André Belleau dans Le romancier fictif, paru en 1980 : "Un personnage, du fait qu'il est écrivain, jouit-il d'un statut particulier dans l'histoire ?" Cette interrogation amorce la réflexion que nous souhaitons élargir à tous les métiers du livre. En effet, qu'en est-il des représentations de tous ces médiateurs – critique, éditeur, traducteur, libraire, agent, illustrateur, pour n'en nommer que quelques-uns – qui contribuent à mettre au monde, à faire passer et à légitimer le livre ? Autrement dit, comment s'organise, dans l'économie même de l'oeuvre, la référence aux acteurs du "petit monde du livre", tel que le nomment Lucien Febvre et Henri-Jean Martin dans L'apparition du livre en 1958 ? Et que dire de l'objet-livre lui-même, dont les multiples occurrences dans la fiction témoignent du rôle qu'il joue dans l'univers social, réel ou fictif ?

Ce numéro de Mémoires du livre/Studies in Book Culture vise à examiner comment se déploient le livre et les métiers du livre dans les oeuvres fictionnelles (poésie, roman, théâtre, chanson), toutes époques et tous corpus confondus. Les articles pourront relever de l'histoire du livre et de l'édition, de la sociologie du littéraire ou encore de la socio-critique, mais privilégieront un questionnement méthodologique ouvert. Parmi les sujets qui pourront être abordés : le statut des médiateurs fictifs diffère-t-il en fonction du degré de légitimation de l'oeuvre ? Comment les figures de l'éditeur et du libraire évoluent-elles au fil des transformations du champ littéraire et du capitalisme d'édition ? En quoi les mises en fiction du livre témoignent-elles de l'avènement des nouvelles technologies? La chanson reproduit-elle ce mythe de l'écrivain-génie inspiré, comme c'est souvent le cas en littérature ? Le livre est-il investi de sens particuliers selon le médium utilisé ? Quelles différences peut-on observer entre fiction et autofiction à cet égard ? Que nous apprennent les personnages du libraire et du bibliothécaire sur la société intratextuelle ? Dans la fiction, le critique littéraire est-il condamné à la dévalorisation ? Et qu'en est-il de ces métiers du livre aujourd'hui disparus – enlumineur, copiste, etc. –tels que représentés dans Le nom de la rose d'Umberto Eco ?



Les propositions d'articles, d'une vingtaine de lignes, devront parvenir avant le 1er mai 2010 par courriel à Caroline Paquette qui codirige ce numéro thématique avec Anthony Glinoer (Université de Toronto).

Après évaluation par le comité de rédaction, une réponse sera donnée pour le 15 mai 2010.

Les articles dont la proposition aura été acceptée
devront être rendus pour le 15 octobre 2010.
Ils seront alors soumis au comité de lecture, qui rendra un avis.

La version définitive des textes sera à envoyer pour le 15 janvier 2011.


La publication du dossier est prévue pour le printemps 2011.

Caroline.Paquette3@USherbrooke.ca

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